Ambroise Marchand

D'est en ouest

Notre route de la soie (Partie 20)

Notre voyage de retour pour l'Europe nous fait traverser la Sibérie, l'Oural, les plaines de Russie de l'Europe avant de rejoindre les pays baltes. Nous traverserons l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie où nous prenons un ferry pour Kiel en Allemagne. Les derniers kilomètres du voyage, nous emmènerons en Allemagne et en Suisse chez nos amis et notre famille avant de rejoindre Winterthur.

Une fois passé la frontière mongole, nous cherchons un endroit tranquile pour notre première nuit russe. Ensuite nous prenons la route à travers la Bouriatie. Nous ne remarquons que très peu de différence avec la Mongolie car la culture est la même de part et d'autre de la frontière. Le développement est en Bouriatie plus avancé et l'industrialisation à la soviètique a laissé des traces. Nous visitons le centre bouddhiste près de Oulan-Oude. Cela sera une expérience hors du temps et hors de notre compréhension tant les croyances bouddhistes sont éloignées de nos schémas de pensées chrétiens. 

Nous rejoignons ensuite le lac Baïkal. C'est la plus grande réserve d'eau douce liquide à la surface de la Terre et il est connu pour la transparence de ses eaux qui permet une visibilité parfaite jusqu'à 40 mètres de profondeur. Pour ses premiers habitants turcs et mongols, le lac était une mer sacrée, Baïkal provenant du turc Bay Köl (« lac riche/sacré »). Nous arrivons dans la région suite à une période de grande pluies et d'inondations très importantes et au début de la série d'incendies de forêt qui va détruire des surfaces gigantesques de nature en Sibérie.  L'ambiance est pesante, les feux sont très loin de nous mais un nuage de fumée forme comme un brouillard et atténue fortement la lumière du soleil. C'est aussi marquant de traverser des zones inondées et des villages envahis pas la boue ou les eaux. Nous passons quelques jours avec un une famille germano-suisse au bord du lac avant de rejoindre ensemble Irkoutsk.

Depuis Irkoutsk, nous prenons la route pour Novo-Sibirsk où nous devons retrouver Josie et Hartmut qui voyagent depuis plusieurs mois à bord d'un coupé BMW. Nous les avions rencontrés à la frontière entre le Turkménistan et l'Ouzbékistan et nous avions fait un bout de route ensemble avant de se séparer car ils prenaient la direction du Tadjikistan et de la Pamir-Highway.

Nous avons profité de l'arrêt dans la grande ville de Novo-Sibirsk pour faire nettoyer et réviser notre chauffage et nous faisons la rencontre de Denis par la même occasion et qui nous offrira son jardin en guise de bivouac. 

Nous décidons ensuite de traverser la Russie en compagnie de Josie et Hartmut en passant par les villes suivantse: Omsk, Tioumen, Ekaterinburg, Perm, Kazan, Nijni-Novgord et Saint-Petersburg.

C'est sur la route entre Tioumen et Jekaterinburg que nous avons un grave accident de la route. Nous en ressortons par chance avec quelques égratignures mais avec une grosse blessure psychologique. Nous emmenons Isidore au garage afin de faire contrôler le véhicule et de faire une ou deux réparations superficielles. Le verdict: Isidore peut reprendre la route, la cellule a absorbé le choc et le pick-up n'a pas trop souffert. Le plus important pour nous: la sécurité est toujours assurée car freins, pneus, chassis et moteur ne sont pas endommagés. Quelques traces extérieures bien visibles et quelques dégâts à l'intérieur de la cellule, nous rappelle chaque jour ce mauvais moment mais aussi la chance que nous avons d'être sains et saufs! Nous reprenons donc la route avec Josie et Hartmut qui vieillerons sur nous jusqu'à Kazan.

Nous passons en en Europe, un monument est présent pour marquer cette frontière continentale à quelques kilomètres de Ekaterinburg. Puis nous visitons Perm36, le dernier goulag visitable en Russie. Cette visite, nous laisse perplexe... Le site est depuis quelques années géré par l'état et nous ne savons pas si les expositions représentent bien la vie dans le goulag ou si c'est une manipulation et de la propagande.

A Kazan nous passons notre dernière journée avec Josie et Hartmut. Nous profitons d'un arrêt dans un lieu qui nous réconcilie avec l'homme. Après la visite du goulag nous avions bien besoin de ressentir l'humanité dans ce pays et ça sera le cas dans un lieu très spécial: le temple de toutes les religions. Depuis 1994, sur les rives de la Volga un peu en dehors de la ville, cet endroit hors du commun tente de faire se réunir et se rencontrer les grandes religions de notre temps. Faisant miroir avec le riche patrimoine architectural de Kazan, ce Temple universel est le projet d’un artiste visionnaire, Ildar Khanov, peintre-sculpteur monumentaliste et de son frère architecte, les deux sont originaires de la ville de Kasan.

Nous reprenons notre route seul pour Saint-Petersbourg. Cette ville historique sera notre dernière étape en Russie. Nous découvrons les canaux, les monuments historiques et l'architecture de la ville. Les palais sont grandioses et ils nous font réfléchir sur la mégalomanie de certains dirigeants du passé mais aussi du présent...

Nous partons pour rejoindre les pays baltes, nous passons la frontière russe à Narva sans encombres et en peu de temps. Nous traversons l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie en quelques jours car fin août nous devons prendre le Ferry à Klaipeda afin d'être de retour à tant en Suisse. Dans les pays baltes, ce sera un retour à la nature après les grandes villes russes et nous redecouvrons la joie du camping dans un camping... En effet notre dernière nuit dans un vrai camping date du mois de mai au bord de la mer méditerranéenne en Turquie. L'Estonie et surtout la capitale Tallinn est très développé. L'économie y semble propspère et le tourisme très y est  développé. Nous faisons le tour des marchés, c'est la saison des champignons et nous faisons le plein de girolles (chanterelles)! En Lettonie et en Lituanie, nous prenons le temps de nous reposer, de profiter des derniers instants avant le retour en Suisse. Nous prenons le ferry à Klaipeda pour une nuit et un jour de mer. Ce sera notre première nuit depuis cinq mois en dehors d'Isidore. En effet, pour des raisons de sécurité, il est interdit de rester avec les véhicules en soute et nous devons dormire dans une cabine du bateau. C'est un sentiment bizarre et nous avons l'impression d'abandonner notre nid douillet. Nous débarquons ensuite à Kiel en Allemagne et nous faisons un maximum de route avant de rejoindre la Suisse, oû nous seront accueilli par nos amis et notre familles.

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