Ambroise Marchand

Turquie 2/2

Notre route de la soie (partie 5)

Nous sommes toujours en route pour la Cappadoce et faisons une halte à Sultanhani au sud du lac salé Tüz. Nous repérons vite le Caravansérail qui est couvert d’échafaudages pour rénovation… Dans une rue parallèle, nous sommes attirés par des amoncellements de fils de laine colorés qui sèchent. Il s’agit d’un atelier de réparation de tapis anciens d’Anatolie et de Perse. On nous invite à venir voir, nous sommes d’abord sceptiques car nous ne voulons surtout pas acheter un tapis, mais Ali, Ismail et Hussein (29, 21 et 35 ans) sont juste heureux de nous montrer leur savoir faire qui se transmet de génération en génération et précisent dès le début qu’ils ne veulent rien nous vendre. Leurs clients sont répartis dans le monde entier et ils envoient leurs précieux tapis pour réparation dans ce petit atelier. On apprend la différence entre un kilim (tissage) et un tapis (nœuds) et ils nous déroulent toutes sortes de tapis d’origines différentes avec des trous ou emplacements usés à réparer.

Nous arrivons en Cappadoce où nous resterons quelques jours. Le soir nous prenons l’apéro avec un couple de compatriotes d’un canton voisin dont on avait déjà aperçu le van sur la route. 

Les paysages des vallées de Cappadoce nous apparaissent irréels, féériques ou dignes de Tatooin. On admire les fameuses cheminées de fées, formations rocheuses issues de cataclysmes volcaniques et sismiques et de l’érosion. Les différentes vallées (Merksehir, vallée rose, rouge, love valley) ont toutes leurs particularités mais on trouve partout des maisons troglodytes creusées dans les pics rocheux ou les falaises. Le musée en plein air de Göreme nous montre les fresques des moines chrétiens byzantins qui avaient creusé des églises cachées dans la pierre. Les fresques sont très bien conservées (mais photos interdites…). La surprenante ville promontoire d’Uçhisar offre une vue d’ensemble sur la région, que l’on préfère découvrir à pied au fil des formations rocheuses.  Les montgolfières font aussi partie de l’image de marque de la Cappadoce, elles décollent par centaine au petit matin pour que les voyageurs profitent du lever du soleil, rendant le paysage encore plus spectaculaire. Nous nous sommes plusieurs fois levé à 5:30 pour profiter du spectacle, hélas, lorsque le temps était au plus beau, le vent n’a pas joué le jeu et les montgolfières ne pouvaient pas partir.

Nos voisins de camping, deux familles turques, nous invitent à prendre le çay, puis manger des grillades, puis boire le raki... Ils ont une caravane et font des sorties tous les weekends.

Une dernière curiosité de la région sera pour nous la ville souterraine de Derinkuyu. Une cité indiscernable depuis la surface, formée de cavités rocheuses sur 18 niveaux ! Construite en 1'500 avant J.C., elle a aussi servi par la suite de refuge aux chrétiens en cas d’attaque.

La route continue pour nous vers l’Est et nous rencontrons de la neige à la frontière avec l’Anatolie Orientale. Nous sommes à 2’190 mètres d’altitude. Prochain bivouac près de la chute d’eau de Girvelik, dans les environs d’Erzincan.

La traversée de la ville d'Erzurum nous étonne aussi par les visions de stations de ski, tremplins de saut à ski et grandes patinoires. 

Nous passons notre dernière nuit en Turquie dans un très petit village rural kurde près de Dogubayazit.  Nous sommes à nouveau accueilli pour le thé par Ibrahim et sa femme, notre hôte va même nous chercher des bidons d'eau pour contenter Isidore. 

Tout au long de notre trajet en Turquie, nous avons été amusé par les fausses voitures de police placées en travers de la route, parfois avec photo d'un chauffeur, parfois même avec des girophares... 

 

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